Bilan de fertilité chez la femme : 10 tests pour évaluer votre capacité à tomber enceinte

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21 Avr 2025
Médecin réalisant une échographie abdominale sur une patiente allongée, avec l’image échographique affichée à l’écran — un examen utilisé pour évaluer la santé reproductive, la fonction ovarienne et l’état de l’utérus

Obtenir des réponses

Mieux comprendre sa fertilité peut apporter des réponses, que vous soyez en train d’essayer de concevoir ou que vous réfléchissiez à une grossesse dans un avenir proche.

Un bilan de fertilité permet d’identifier les facteurs qui peuvent influencer vos chances de tomber enceinte, et vous donne une vision plus claire des démarches à envisager.

Dans cet article, la Dre Joana Mesquita Guimarães, directrice clinique chez Procriar, détaille les différents types de tests de fertilité afin de vous aider à comprendre en quoi ils consistent et comment ils peuvent vous accompagner dans votre parcours vers la parentalité.

 

Pourquoi faire un bilan de fertilité ?

Tomber enceinte n’est pas toujours aussi simple qu’on pourrait le penser. La fertilité féminine dépend de nombreux facteurs, parmi lesquels :

  • L’âge : la fertilité diminue naturellement avec le temps.
  • Les pathologies : certaines affections comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou l’endométriose peuvent nuire à la conception.
  • Le mode de vie : le stress, l’alimentation ou le tabac peuvent aussi avoir un impact.
  • La génétique : des antécédents familiaux peuvent jouer un rôle dans les troubles de la fertilité.

Réaliser un bilan de fertilité peut donc s’avérer essentiel. Que vous essayiez de concevoir depuis quelque temps sans succès ou que vous souhaitiez simplement mieux comprendre votre fertilité, ces examens peuvent vous apporter des réponses précieuses.

Comme le souligne la Dre Guimarães :

 

Ces tests permettent de détecter précocement d’éventuelles anomalies et d’identifier plus clairement les démarches à entreprendre.

 

Quand faut-il envisager un bilan de fertilité ?

Un bilan de fertilité est recommandé dans les situations suivantes :

 

  • Vous essayez de tomber enceinte depuis plus d’un an (ou depuis plus de six mois si vous avez plus de 35 ans)
  • Vos cycles menstruels sont irréguliers ou absents
  • Vous présentez des antécédents de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), d’endométriose ou d’autres troubles gynécologiques
  • Vous avez connu plusieurs fausses couches
  • Vous souhaitez évaluer votre fertilité avant d’envisager une grossesse

Les principaux tests de fertilité chez la femme

Il existe plusieurs examens médicaux permettant d’évaluer la fertilité féminine. Certains mesurent les taux hormonaux, d’autres analysent la structure et le fonctionnement du système reproducteur. Selon vos antécédents médicaux et votre situation personnelle, votre médecin pourra vous recommander un ou plusieurs de ces examens.

Certains sont réalisés dès le début du bilan de fertilité, afin d’identifier ce qui pourrait freiner une conception. D’autres servent à suivre l’évolution d’un traitement en cours.

1. Dosage de l’AMH (hormone antimüllérienne)

Le dosage de l’AMH consiste à mesurer, par prise de sang, le taux d’hormone antimüllérienne. Produite par les petits follicules présents dans les ovaires, cette hormone est un indicateur clé de la réserve ovarienne, c’est-à-dire du nombre d’ovocytes encore disponibles.

La Dre Guimarães précise :

 

« Les femmes naissent avec l’ensemble de leurs ovocytes, qui diminuent naturellement avec l’âge. Un taux élevé d’AMH reflète une bonne réserve ovarienne ; un taux bas indique qu’elle est plus faible. »

Pourquoi ce test est-il important ?

  • Il permet d’évaluer la réserve ovarienne.
  • Il ne renseigne pas sur la qualité des ovocytes, mais donne une indication sur la manière dont les ovaires pourraient réagir à un traitement de stimulation, comme une FIV.
  • Il est souvent utilisé pour diagnostiquer certains troubles : un taux élevé peut être associé au SOPK, un taux faible à une ménopause précoce.

Comment se déroule le test ?

  • Il s’agit d’une simple prise de sang.
  • Contrairement à d’autres tests hormonaux, il peut être effectué à n’importe quel moment du cycle menstruel.
  • Les résultats permettent aux spécialistes de mieux évaluer votre potentiel reproductif et d’orienter la suite de votre parcours de fertilité.

2. Dosage de la FSH (hormone folliculostimulante)

Le dosage de la FSH consiste à mesurer le taux de l’hormone folliculostimulante, sécrétée par l’hypophyse. Cette hormone joue un rôle central dans la régulation du cycle menstruel et dans le développement des ovocytes.

La FSH stimule la croissance des follicules ovariens, où les ovocytes mûrissent. Un taux élevé peut indiquer une réponse ovarienne insuffisante, souvent liée à une réserve ovarienne diminuée.

 

Pourquoi ce test est-il important ?

  • La FSH est étroitement liée à la réserve ovarienne : lorsque le corps détecte un nombre réduit d’ovocytes, il augmente la production de FSH. C’est pourquoi un taux élevé peut indiquer une diminution de la réserve ovarienne.
  • Un taux de FSH élevé signifie que les ovaires ont besoin d’une stimulation plus importante pour produire un ovocyte, ce qui peut compliquer la conception. Cela s’observe fréquemment chez les patientes ayant une réserve ovarienne diminuée ou approchant de la ménopause.
  • Des taux bas sont en général considérés comme favorables à la fertilité, car ils traduisent une bonne réponse ovarienne aux signaux hormonaux. Cependant, certains troubles rares comme le syndrome de Kallmann sont associés à une FSH anormalement basse.
  • Le dosage de la FSH est souvent réalisé en complément d’autres examens comme le dosage d’AMH, afin d’obtenir une vision plus complète de la santé reproductive.

Comment se déroule le test ?

  • Il s’agit d’une simple prise de sang.
  • Il est généralement effectué entre le 2ᵉ et le 3ᵉ jour du cycle menstruel.
  • Les résultats permettent d’évaluer la fonction ovarienne et d’orienter les décisions médicales en matière de fertilité.

3. Dosage de l’estradiol (E2)

Le dosage de l’estradiol (E2) permet de mesurer le taux de cette hormone, une forme d’œstrogène essentielle au développement des ovocytes et au bon déroulement de l’ovulation.

Produite par les follicules ovariens, l’estradiol joue également un rôle central dans la régulation du cycle menstruel. Ce test est souvent couplé au dosage de la FSH afin d’évaluer la fonction ovarienne.

 

Pourquoi ce test est-il important ?

  • Il permet de savoir si les ovaires répondent correctement à la stimulation par la FSH. Un taux trop élevé en début de cycle peut signaler une réserve ovarienne faible ou un déséquilibre hormonal. À l’inverse, un taux trop bas en fin de cycle peut également révéler un dysfonctionnement.
  • L’estradiol est indispensable à la croissance folliculaire, à la maturation de l’ovocyte et à l’épaississement de l’endomètre, en vue d’une implantation.

Comment se déroule le test ?

  • Il s’agit d’une simple prise de sang.
  • Ce dosage est généralement effectué au 3ᵉ jour du cycle menstruel.
  • Les résultats permettent aux spécialistes d’évaluer la fonction ovarienne et d’ajuster les prochaines étapes du parcours de fertilité.

4. Dosage de la LH (hormone lutéinisante)

Le dosage de la LH (hormone lutéinisante) permet de mesurer le taux de cette hormone essentielle au déclenchement de l’ovulation.

Produite par l’hypophyse, la LH provoque la libération d’un ovocyte mature. Suivre son taux permet non seulement de détecter l’ovulation, mais aussi d’identifier d’éventuels déséquilibres hormonaux.

 

Pourquoi ce test est-il important ?

  • Le pic de LH signale une ovulation imminente : il s’agit d’un repère clé pour déterminer la période de fertilité maximale.
  • Un déséquilibre du taux de LH peut être lié à des troubles de l’ovulation.
  • Un rapport FSH/LH anormalement bas peut orienter vers un diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

Comment se déroule le test ?

  • Le dosage de la LH se fait par prise de sang, dans un laboratoire d’analyses ou au sein d’une clinique spécialisée en fertilité.
  • Il peut également être réalisé à domicile à l’aide de tests d’ovulation urinaires, qui détectent le pic de LH dans les urines.
  • Les résultats permettent de savoir si l’ovulation a bien lieu et si elle se produit de façon régulière, ce qui aide à planifier les essais de conception ou à adapter les traitements de fertilité.

5. Dosage de la progestérone

Ce test permet de mesurer le taux de progestérone, une hormone essentielle à la préparation de l’utérus en vue de l’implantation de l’embryon.

Après l’ovulation, la progestérone agit sur l’endomètre pour le rendre réceptif à une éventuelle grossesse.

La Dre Guimarães explique :

 

Le dosage de la progestérone permet de confirmer qu’une ovulation a bien eu lieu et d’évaluer la qualité de la phase lutéale du cycle menstruel.

Pourquoi ce test est-il important ?

  • Si le taux de progestérone augmente trop tôt, l’endomètre peut devenir moins réceptif. Dans ce cas, il est parfois nécessaire de reporter le transfert embryonnaire, de congeler les embryons et de le reprogrammer dans un cycle ultérieur.
  • Ce test permet de confirmer qu’il y a bien eu ovulation, en vérifiant si la progestérone augmente après la libération de l’ovocyte.
  • Un taux faible peut indiquer un trouble de l’ovulation ou une phase lutéale trop courte, ce qui complique l’implantation de l’embryon.
  • Le test peut également révéler une insuffisance lutéale, c’est-à-dire un développement insuffisant de la muqueuse utérine pour soutenir une grossesse. Dans ce cas, une supplémentation en progestérone peut être nécessaire.

Comment se déroule le test ?

  • Le test consiste en une prise de sang, réalisée dans une clinique spécialisée en fertilité ou en laboratoire d’analyses médicales.
  • Il est généralement effectué autour du 21ᵉ jour d’un cycle de 28 jours, moment où le taux de progestérone est censé atteindre son maximum.
  • Les résultats permettent de vérifier si l’ovulation a bien eu lieu et d’évaluer si un soutien hormonal est nécessaire.
  • Ce dosage peut aussi être réalisé à d’autres moments, notamment dans le cadre d’un protocole de FIV ou lors d’un transfert d’embryon congelé. Il permet alors de confirmer qu’il n’y a pas eu de pic prématuré de progestérone et que le taux est adapté à la phase du cycle en cours.

6. Dosage de la prolactine

Le dosage de la prolactine permet de mesurer le taux de cette hormone, principalement connue pour son rôle dans la production de lait après l’accouchement.

Si la prolactine est essentielle à l’allaitement, un taux trop élevé chez une femme non enceinte peut perturber l’ovulation et le bon fonctionnement du cycle menstruel, compliquant ainsi la conception.

Pourquoi ce test est-il important ?

  • Un excès de prolactine peut déséquilibrer l’axe hormonal nécessaire à l’ovulation, entraînant des cycles irréguliers voire une absence d’ovulation (anovulation).
  • Il peut révéler une hyperprolactinémie, c’est-à-dire une production excessive de prolactine. Cette situation peut être liée au stress, à certains médicaments, ou à un dysfonctionnement de l’hypophyse (microadénome ou macroadénome).
  • Le test aide à diagnostiquer un déséquilibre hormonal pouvant contribuer à une infertilité.

Comment se déroule le test ?

  • Le test se fait par prise de sang, généralement en laboratoire ou en clinique spécialisée en fertilité.
  • Il est en principe effectué le matin, car les taux de prolactine varient au cours de la journée.
  • En cas de taux élevé, des examens complémentaires peuvent être prescrits pour en identifier la cause et déterminer la nécessité d’un traitement. Si une hyperprolactinémie est suspectée, une IRM peut être prescrite afin d’en déterminer l’origine.

 

Les examens d’imagerie en fertilité

En complément des analyses sanguines, certains examens d’imagerie permettent d’évaluer l’état du système reproducteur et d’explorer les causes possibles d’infertilité.

7. Échographie pelvienne

L’échographie est un examen clé dans le bilan de fertilité. Elle permet d’observer en détail les ovaires, l’utérus et les follicules.

L’échographie transvaginale est la plus fréquemment utilisée, car elle offre une meilleure visibilité des ovaires qu’une échographie abdominale.

Elle permet notamment de repérer la présence de kystes, de fibromes ou d’anomalies susceptibles d’avoir un impact sur la fertilité.

Pourquoi l’échographie est-elle importante ?

  • Elle donne des informations précieuses sur la santé ovarienne, notamment le nombre de follicules antraux et la présence éventuelle d’anomalies.
  • Elle permet de détecter certaines pathologies utérines, comme des fibromes, des malformations ou des polypes, qui peuvent gêner l’implantation de l’embryon.
  • Elle est souvent utilisée pour suivre l’ovulation et surveiller le développement folliculaire pendant un traitement de fertilité.
  • Elle peut également aider à identifier d’autres troubles gynécologiques, comme l’endométriose.

Comment se déroule l’échographie pelvienne ?

  • Une sonde fine est introduite dans le vagin pour visualiser les organes reproducteurs.
  • L’examen est indolore, bien qu’il puisse provoquer une légère gêne.
  • Il est rapide et fréquemment réalisé dans le cadre d’un bilan de fertilité.

8. Hystérosalpingographie (HSG)

L’hystérosalpingographie est un examen radiologique qui permet de vérifier si les trompes de Fallope sont perméables et d’évaluer la forme de la cavité utérine.

Des trompes bouchées pouvant empêcher la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovocyte, cet examen est essentiel pour identifier d’éventuels obstacles à la conception.

Pourquoi l’hystérosalpingographie est-elle importante ?

  • Elle permet de détecter une obstruction des trompes de Fallope, pouvant empêcher la fécondation.
  • Elle met en évidence d’éventuelles anomalies de l’utérus, comme des adhérences, des fibromes ou des polypes, qui peuvent gêner l’implantation de l’embryon.
  • Certaines femmes constatent une augmentation temporaire de leur fertilité dans les mois suivant l’examen, le passage du produit de contraste pouvant aider à éliminer de petits blocages.

Comment se déroule une hystérosalpingographie ?

  • Un produit de contraste est injecté dans l’utérus pendant qu’une série de radiographies est réalisée, afin de suivre le passage du liquide dans les trompes.
  • L’examen est généralement programmé après les règles et avant l’ovulation, pour éviter tout risque d’interférence avec une grossesse débutante.
  • Il peut provoquer de légères crampes ou un inconfort passager, mais il est dans l’ensemble bien toléré.

9. Sonohystérographie

La sonohystérographie, ou échographie avec instillation de solution physiologique, est un examen d’imagerie qui permet d’observer en détail la cavité utérine.

Une solution saline est injectée dans l’utérus afin de l’élargir temporairement, ce qui facilite la détection d’anomalies que l’échographie classique pourrait ne pas révéler.

Pourquoi la sonohystérographie est-elle importante ?

  • Elle offre une visualisation plus précise de l’utérus qu’une échographie standard.
  • Elle permet de repérer des polypes, des fibromes, des adhérences ou d’autres anomalies pouvant gêner l’implantation de l’embryon.
  • Elle est souvent prescrite en complément d’une hystérosalpingographie si celle-ci révèle des anomalies, ou lorsqu’un examen plus approfondi de l’utérus est nécessaire.

Comment se déroule une sonohystérographie ?

  • Une fine sonde est utilisée pour injecter du sérum physiologique dans la cavité utérine.
  • Une échographie transvaginale est ensuite réalisée pour capturer les images.
  • L’examen est rapide et généralement bien toléré ; il peut provoquer un léger inconfort chez certaines patientes.

10. Hystéroscopie

L’hystéroscopie est un examen peu invasif qui permet d’examiner directement l’intérieur de l’utérus à l’aide d’une petite caméra.

Contrairement à l’hystérosalpingographie ou à la sonohystérographie, elle offre une vision directe de la cavité utérine, ce qui en fait l’un des outils les plus efficaces pour diagnostiquer et traiter certaines anomalies utérines.

Pourquoi l’hystéroscopie est-elle importante ?

  • Elle permet à la fois de diagnostiquer et de traiter des anomalies comme des polypes, fibromes, adhérences ou la présence d’une cloison utérine, au cours du même geste.
  • Elle est indiquée lorsque d’autres examens d’imagerie révèlent des anomalies nécessitant une exploration plus poussée.
  • En retirant les éventuels obstacles à l’implantation, elle peut améliorer les chances de grossesse.
  • Elle permet également de prélever un petit échantillon d’endomètre afin de rechercher d’éventuelles infections, troubles immunitaires ou autres anomalies au microscope.

Comment se déroule une hystéroscopie ?

  • Une fine caméra appelée hystéroscope est introduite par le col de l’utérus pour visualiser la cavité utérine.
  • Si nécessaire, de petits instruments chirurgicaux peuvent être utilisés pour retirer des polypes, fibromes ou tissus cicatriciels, ou pour réaliser une biopsie de l’endomètre.
  • L’examen est le plus souvent réalisé en ambulatoire. Il peut entraîner des crampes, mais une anesthésie peut être proposée pour plus de confort.

 

Que faire après un bilan de fertilité ?

Si les résultats révèlent une anomalie, votre médecin pourra vous recommander des ajustements de mode de vie, un traitement médicamenteux ou une prise en charge en procréation médicalement assistée (PMA), comme une stimulation ovarienne, une insémination intra-utérine (IIU) ou une fécondation in vitro (FIV).

Même en cas de réserve ovarienne diminuée, il est souvent possible de concevoir avec un accompagnement adapté.

 

Pour conclure

Mieux comprendre votre fertilité vous permet de prendre des décisions éclairées concernant votre santé reproductive.

Les examens peuvent aider à détecter précocement d’éventuelles difficultés, et vous donner la possibilité d’explorer les options disponibles pour concevoir ou préserver votre fertilité.

Si vous avez des questions ou des inquiétudes, n’hésitez pas à en parler avec un médecin ou un spécialiste de la fertilité, qui saura vous orienter vers la prise en charge la plus adaptée à votre situation.